She was being born into a world just a little more accepting than the one I had been born into.

LIZ <3

La première partie de ce final est sensationnelle et en grande partie grâce à Liz Tylor qui est de loin le meilleur personnage de la saison, la plus originale et la plus marquante. On est envahi de bonnes émotions durant tout ce premier acte où l'Hôtel reprend vie, où Liz trouve un sens à ce qu'elle fait. Cela donne même à certains personnages une vraie fin satisfaisante et cohérente alors qu'on ne les attendait plus forcément : Will Drame qui se révèle en designer de l'ombre et qui redonne à l'hôtel ses lettres de noblesse, ou encore Sally avec cette superbe idée très con, très marrante et aussi pleine de sens de la faire s'épanouir dans les réseaux sociaux de 2015. Dès le début avec la scène avec tous les fantômes "mineurs" de la saison, l'épisode aligne les bonnes idées et est un vrai festival de best-of de la saison.

Ça donne lieu à des passages super métas comme on en a déjà eu dans la saison, avec ici l'assemblée des fantômes qui disent clairement "en fait Liz, on commence vraiment à tous bien t'aimer, on ne veut pas te voir partir", sentiment partagé par tous les spectateurs. Je suspecte fortement que Ryan Murphy, en train d'écrire la saison, se soit progressivement rendu compte au milieu que Liz allait être une fan-favourite et lui ait donné cette place de choix à la fin en toute connaissance de cause et en bon esprit d'adaptation et d'improvisation.

Sa conclusion finale avec le retour de Tristan, personnage qu'on a pourtant vu que 20 minutes à tout casser, est plein d'émotion, et la Comtesse qui revient pour finir d'achever la "transition" de Liz est une superbe idée. Ce fait d'associer transition vers la mort vue comme une vraie renaissance pour une femme trans est une idée de génie, bien que morbide sur le papier - après tout, cela reste une série horrifique - il faut signaler que ça reste son choix et que c’est vu comme positif. Ça illustre le fait que l'hôtel a beau être bizarre, macabre et fou, il déborde de vie et est devenue un endroit où les âmes perdues s'y sentent vraiment chez elles.

Et la Comtesse qui appelle Liz "ma plus belle création", est également un superbe message. Effectivement, cette Impératrice qui a engendré une flopée de bambins zombies et de petit(e)s ami(e)s qui n'ont d'yeux que pour elles, deux éléments qui n'ont entraîné que morts, jalousies, trahisons et désirs de vengeance, aura finalement amené du bien dans le monde en permettant à un ex-homme d'affaires malheureux dans sa peau à s'exprimer vraiment et découvrir qui elle est vraiment. Au fond, comme elle, c'est vraiment ce qu'on retient le plus de la saison.

Liz nous donne au passage une petite phrase bilan sur le thème de "tragédie classique revisitée", ce côté Bad Romance de toute la saison :

Love doesn't kill. I've been around a lot longer, and let me tell you something. Believe me, love kills a lot more than hate.

Adieu Liz donc.

Mais même le reste du final est de haute volée.

Chaque scène semble en fait avoir été longuement réfléchie pour se demander "quelle est la meilleure conclusion possible qu'on pourrait offrir à tel personnage", et presque aucune ne déçoit. Il y en a bien une ou deux : Alex n'a AUCUN dialogue dans cet épisode et montre à quel point le personnage a été laissée à l'abandon depuis, pfiou, au moins 5 épisodes, à part interagir avec les enfants zombies pendant 5 minutes ou parler un peu avec John. C'est dommage car Chloé Sevigny méritait mieux et méritait une meilleure place au sein de la saison. Notamment par exemple aux côtés du bébé vampire de la Comtesse qu'on ne revoit jamais ici non plus, ce qui est un peu dommage.

Il y a aussi cette scène finale du personnage de la Comtesse. Après lui avoir donné une conclusion idéale, pleine d'amertume qu'elle mérite dans l'épisode 11, et la faire réapparaître de façon positive pour Liz dont le rayonnement positif lui convenait super bien comme image de fin... il fallait que les scénaristes trouvent un prétexte pour conclure quand même par une nouvelle scène avec la Comtesse. Et ce n'était peut-être pas des plus judicieux finalement. Achever son histoire dans une dernière scène où elle drague un figurant est clairement une conclusion qui fait pâle figure par rapport à absolument toutes les autres fins de série qui ont toujours marqué : je n'ai pas besoin de réfléchir pour me rappeler la conclusion de chaque saison qui nous laissait toujours avec le sentiment explicite résumée en un plan que la saison voulait nous faire véhiculer : (Michael l'enfant-tueur, la dernière image de l'Asile et des yeux de Jude, le sourire de Cordelia ou l'inspiration d'Elsa Mars...). Ici, on comprend vaguement que la Comtesse pourra continuer à se divertir et tenter de retrouver son amour de jeunesse des années folles à travers d'autres beaux bruns ténébreux qui passeront dans le coin, mais ce message est peu porteur de sens, je crois qu'on est tous là en mode "euh, ok" lorsque le générique de fin tombe.

Quel dommage étant donné que juste avant, l'image de John Lowe fermant les yeux et disparaissant pour une autre année tandis que sa fille Scarlett le regarde aurait fait une si meilleure conclusion - et pourtant John était clairement un personnage moins marquant que la Comtesse. Je pense que Ryan Murphy a été un poil trop gourmand et qu'il a voulu offrir une scène finale à Gaga, et je ne peux pas lui en vouloir, mais il aurait été plus judicieux de la faire apparaître avec son enfant, avec Liz ou même avec John par exemple.

Il y a quand même plein d'autres bonnes idées dans l'épisode, notamment revoir Billie Dean Howard. Encore un crossover d'AHS, ça ne s'arrête plus dans Hotel et quel plaisir. Le lien avec la Murder House en saison 1 est encore plus explicité, et c'est l'occasion de donner une voix à Donovan qui est mort en dehors de l'hôtel pour offrir une dernière parole assez émouvante pour Iris (même si je n'ai pas trouvé leur relation si attachante que cela). La Devil's Night finale est typique de ce "auto-fan-service" que toutes les fins de saison de AHS possèdent, qui était beaucoup plus amusante que la première fois. J'ai trouvé même Wes Bentley beaucoup plus creepy et bien dans son rôle ici que tout au long de la saison en père de famille et policier perdu.

La conclusion du tueur aux 10 commandements, la partie la moins intéressante que ce final à l'image de son intrigue le reste de la saison, a le mérite d'être assez triste quand on réalise que John Lowe étant mort dehors, il est condamné à ne pouvoir voir sa famille qu'une fois par an à Halloween, si j'ai bien tout suivi, ce qui est une réinterprétation assez cool de la nuit d'Halloween de la première saison. Même si techniquement on est en droit de se dire que Sally aussi est morte dehors et ne devrait pas être coincée (la distinction entre "ruelle" et "avenue devant l'hôtel" peut suffire à l'expliquer, mais bon).

Cela reste clairement un final de qualité qui est l’un des meilleurs épisodes de la saison. Comme souvent AHS brille dans ses finish je trouve en donnant une conclusion satisfaisante et singulière à tout son cast, en rappelant une dernière fois ce qui fait l'essence de la saison avec ses messages principaux et ses éléments qui la rendent mémorables. À cause d'un déséquilibre dans certaines intrigues et personnages depuis le début, certains épilogues (Ramona, Alex...) sont moins réussis que d'autres mais cela reste un dernier acte globalement superbe avec, à nouveau, Liz Taylor qui élève toute l'histoire et donne à Hotel deux choses importantes qu'elle n'a pas toujours eu : un message clair et une puissance émotionnelle.

Hotel aura été une saison globalement très constante avec les mêmes qualités et les mêmes problèmes tout le long, mais elle aura réussi à se créer une identité et un charme bien à elle qui la place sans problème selon moi au même rang que les saisons 1, 2 et 4. Sans pour autant surpasser ces dernières, ce final est la preuve qu'AHS a su encore une fois nous embarquer en sachant très bien ce qu'elle faisait et nous laisse avec beaucoup de mélancolie et de réflexions -- en ayant ouvert au passage une porte vers le monde du crossover dans lequel la série va continuer de plonger petit à petit dans ses futurs univers... Au suivant, donc !

Moyenne de saison : 14.17

A titre de comparaison puisqu'on aime beaucoup grouper les cinq premières saisons, similaires dans le format et le cast, ensemble, voici mon classement jusque là :

1. Freak Show - 14.69
2. Asylum - 14.54
3. Hotel - 14.33
4. Murder House - 14.25
5. Coven - 13.08

J'ai bien aimé ce final également !

L'ensemble des intrigues a été clôturé, et cet épisode a permis une sorte d'épilogue pour beaucoup de ses personnages. Je suis contente de l'issue qui a été donnée pour Liz. C'était une des protagonistes marquantes de cette saison (pour moi, largement plus que la Comtesse), et le fait qu'on se soit axé sur elle ici m'a plu. Idem pour le flic, ainsi que pour Sally. Tout est fait de manière assez habile.

Deux points noirs cependant :

- le fait que certains acteurs jouent deux rôles. Cela m'a franchement gêné, et j'ai trouvé que ça n'apportait rien à la série.

- la scène de fin avec la Comtesse. L'épisode aurait gagné à se terminer sur la scène du flic. Pas besoin de rajouter ce dialogue qui m'a semblé inutile.

Super season finale !

C'est sympa de revoir tous les morts et savoir ce qu'il advient de leurs personnages.

J'ai adoré :

- L'idée que Sally découvre le monde extérieur à travers les réseaux sociaux.

- L'évolution de Liz Taylor et les deux scènes avec le retour de la Comtesse et de Tristan.

- Sarah Paulson qui joue un second rôle : celui de la médium qu'on a pu apercevoir très rapidement dans la toute première saison.

- La scène avec la grande Scarlette et son papa killer.